Question-réponse

Un jugement civil étranger (divorce, dette...) peut-il être exécuté en France ?

Vérifié le 25/04/2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé de la justice

Oui, à condition de demander à un tribunal français de l'autoriser. Toutefois, les jugements européens portant sur les biens peuvent être exécutés directement en France. Les jugements européens portant sur l'état des personnes (et les effets patrimoniaux et pécuniaires qui en découlent) peuvent être exécutés en France après une procédure de vérification de la force exécutoire par un tribunal français.

Une procédure spécifique est nécessaire pour faire exécuter le jugement en France. C'est notamment le cas pour les divorces.

Le jugement étranger en matière matrimoniale et de responsabilité parentale (divorce, droit de garde, droit de visite, tutelle…) ne nécessite pas d'exequatur pour produire ses effets en France. La possibilité de faire exécuter directement ce jugement étranger en France doit seulement être vérifiée par le directeur de greffe du TGI ou par le président du TGI ou son délégué.

Il suffit de présenter une requête aux fins de constatation de la force exécutoire. Le recours à un avocat n'est pas obligatoire.

Le TGI compétent est celui du domicile de la personne qui demande l'exécution du jugement.

Toutefois, une procédure plus complexe dite exequatur reste nécessaire :

  • lorsque le jugement étranger est contesté,
  • ou lorsqu'il faut procéder à une exécution matérielle du jugement (par exemple, une saisie).

L'exequatur se déroule devant un juge du tribunal de grande instance (TGI) et nécessite le recours à un avocat.

Le TGI compétent est celui du domicile du créancier (celui qui réclame un paiement) ou du débiteur (celui qui doit de l'argent).

Le juge vérifie la régularité du jugement étranger et notamment :

  • que le jugement est définitif dans son pays d'origine,
  • que la procédure suivie respecte les droits de la défense,
  • et que le jugement n'est pas contraire aux règles ayant pour but la protection de la personne humaine et de sa dignité (exemple : un jugement validant une répudiation unilatérale ne peut pas bénéficier de l'exequatur).

Tout dépend s'il provient d'un État membre de l'Union européenne ou non.

  • Un jugement étranger relatif aux biens (une dette par exemple) et provenant d'un État membre de l'Union européenne peut être directement exécuté en France.

    Pour cela, il faut demander un titre exécutoire européen au juge étranger au moment où il rend sa décision. Le jugement peut alors être exécuté en France sans passer par un juge français. Par exemple, un titre exécutoire rendu par un juge allemand peut être utilisé directement par un créancier pour obtenir un paiement de la part d'un débiteur français. Le jugement doit cependant être traduit en français par un traducteur agréé.

  • Un jugement relatif aux biens nécessite une procédure d'exequatur. Par exemple : un jugement étranger condamnant une personne résidant en France au paiement d'une somme d'argent.

    L'exequatur est une procédure visant à permettre l'exécution en France d'une décision de justice étrangère.

    Elle se déroule devant un juge du tribunal de grande instance (TGI) et nécessite le recours à un avocat.

    Le TGI compétent est celui du domicile du créancier (celui qui réclame un paiement) ou du débiteur (celui qui doit de l'argent).

    Le juge vérifie la régularité du jugement étranger et notamment :

    • que le jugement est définitif dans son pays d'origine,
    • que la procédure suivie respecte les droits de la défense,
    • et que le jugement n'est pas contraire aux règles ayant pour but la protection de la personne humaine et de sa dignité.