Aux origines de Miserey-Salines
- Les premières traces de Miserey sont attestées lors de la période gallo-romaine : des habitations sur le passage de la voie romaine desservant la capitale de la Séquanie, Vesontio (Besançon). Puis, comme toute la province au Ve s., le village est marqué par l’installation progressive des Alamans, des Francs et des Burgondes. Le fameux « mur gallo-romain » bordant le cimetière daterait d’ailleurs de l’époque mérovingienne (Ve-VIIIe s.) qui suit ce bouleversement.
- Au Moyen Âge, les premiers toponymes de Miserey apparaissent : Misere (1149), Mesirey (1189), Messerey (1413) puis Miserey (1475). Plusieurs légendes consacrent l’étymologie du lieu : par exemple, le maréchal romain Misère aurait campé sur les hauteurs de Miserey, ou, un manant miséreux aurait logé dans le vallon le long du ruisseau…
- Miserey devient lors de cette période une seigneurerie, vassale de la baronnie de Ray en Haute-Saône, et ce jusqu’à la Révolution. Le village passe entre les mains de plusieurs familles : Jouffroy, Neuchâtel, Vergy, La Tour, Baume-Montrevel… Suivant le destin du Comté de Bourgogne, il subit la grande épidémie de peste du XVe siècle, puis les malheurs de la guerre de Dix Ans (1635-1644) et l’annexion française (1678) avant la reconstruction de la fin du XVIIe et du XVIIIe s. S’ensuivent les décennies troublées de la Révolution et de l’Empire.
L’avènement des salines et la période contemporaine
- Aux XIXe et XXe s, Miserey-Salines se transforme à l’instar de toute la Franche-Comté. Mieux relié aux villes avoisinantes, le village se désenclave grâce à la construction des voies ferrées de Gray à Besançon et de Besançon à Vesoul. C’est ensuite l’ère de l’automobile (construction de l’autoroute A36 en 1975) et le développement de la capitale comtoise dans les années 1970 qui font connaître un nouvel essor à la commune, dont la population s’épanouit.
- Jusqu’à cette époque récente, le village, dénommé Miserey-Salines à partir de 1922, s’est également transformé à la suite de la découverte d’eaux salines au XIXe s. D’abord agricole, il s’industrialise alors avec la création d’une usine d’extraction du sel gemme : la Saline de Miserey. Actif jusqu’à l’incendie qui précipite sa fermeture en 1967, l’établissement comportait quatre puits, employait 60 ouvriers dans les années 1930 et était relié au marché français par la voie ferrée.
Les édifices remarquables de Miserey-Salines
- Le château de Miserey-Salines (ou de « Le Valley ») est en fait une ancienne maison forte, comprenant des agrandissements et modernisations datant des XVIe, XVIIe et XVIIIe s. Inscrit au titre des monuments historiques depuis 1994, cet édifice privé se distingue par ses deux tours, ses fenêtres à meneau, son jardin paysager, etc.
- L’église Saint-Ferréol et Saint-Ferjeux a été édifiée vers 1720. Elle mérite le détour pour son clocher-porche typique du XVIIIe s., mais aussi ses statues en bois peint du XVIe s. et son retable en bois doré du XVIIIe s.
- Découvrez la chapelle Saint-Ferréol et Saint-Ferjeux : classée monument historique en 2012, elle a été édifiée au XIXe siècle sur les plans de Pierre Marnotte, dans un style néogothique.
- Fortifications La poudrière (à l'Orée du Bois). Le site se compose de la batterie du Calvaire et de son magasin à poudre, ouvrages armés uniquement en temps de guerre :
La batterie surveille dans la direction ouest, la route de Gray et la voie ferrée. Elle est encadrée au nord par le puissant fort de Châtillon le Duc et au sud-ouest par les quatre ouvrages de la crête de Pouilley-les-Vignes.
Le magasin à poudre caverne se trouve dans une excavation du terrain, sur-creusée en 1889, pour créer la cour. Deux galeries donnent accès à la chambre des poudres pouvant contenir 13.800 kg de poudre.
Des portes métalliques barreaudées en partie haute fermaient l'entrée aux galeries.
La batterie du Calvaire est entourée par un profond fossé. Composée de quatre constructions et six emplacements d'artillerie, l'ensemble a été bâti entre novembre 1877 et décembre 1878 (ouvrage Séré de Rivières).
La cour est maintenant une prairie. Auprès des ouvrages, des rampes permettaient de positionner les canons.